Y a-t-il quelque chose d’impossible pour Dieu ?
par DJ Thompson
Avant ma naissance, mes parents ont décidé de ne plus avoir d'enfants. Quand mon frère a eu treize ans et ma sœur huit ans, mon père a subi une vasectomie. Toutefois, ce qu'ils ne savaient pas, c'est que ma mère était déjà enceinte de moi. Ma naissance, dans le sud de la Californie, l'été de 1979 a été une surprise.
Dans les six premiers mois suivant ma naissance, mes deux grands-pères sont décédés. Mes grand-mères, éplorées, se consolèrent avec moi. Toutes deux étaient des femmes de foi. L'une en particulier nous a amenés, ma mère, ma sœur et moi à l'église et a partagé sa foi avec moi. Quelques jours après mon treizième anniversaire, je me suis fait baptisé. Quatre jours plus tard, ma grand-mère, celle qui m'avait amené à l'église, est décédée. À ses funérailles, le prédicateur, qui m'avait baptisé quelques jours avant, a dit que mon baptême était "le dernier joyau de sa couronne". Dieu l'a honorée en lui permettant de voir le fruit de son travail: ma foi en Jésus-Christ.
Je voyais très peu mon frère. Il était déjà adolescent lorsque je suis né. Il était toujours parti à vélo ou sur tout ce qui avait des roues. Je n'ai jamais été proche de lui.
Enfant, j'ai commencé à avoir une mauvaise opinion de mon père. Il nous a tous fait subir de mauvais traitements, mais surtout à ma mère et à ma sœur. A ces moments-là, je me sentais impuissant et faible. Je crois que cela a aussi contribué à me rendre timide. Tout au long de ma croissance, j'ai été conscient des difficultés conjugales de mes parents. Mon père était raciste, et cela a été une source de conflits avec lui parce qu'il ne partageait pas mes valeurs. Je me souviens d'avoir pensé que mon père était mauvais et d'avoir décidé de me séparer de lui pour ne pas lui ressembler. Par contre, émotionnellement je me rapprochais de ma mère et ma sœur. Je n'étais pas conscient des conséquences de cette décision.
Lorsque ma grand-mère est décédée, j'ai perdu mon mentor spirituel. Par la suite, j'ai cessé d'aller à l'Église régulièrement. Mes années d'adolescence ont été caractérisées par un déclin spirituel et, au mieux, je n'allais à l'église qu'une fois par mois. Enfant, j'étais très isolé et je passais la plupart de mon temps dans un monde imaginaire. Maintenant adolescent, je continuais à être seul ou en compagnie de filles de mon âge.
À l'école secondaire, j'ai participé à un club de débats oratoires. Devenu senior, je passais beaucoup de temps à former les plus jeunes. Je devenais très proche d'eux. Je les considérais comme les jeunes frères que j'avais toujours voulu avoir mais que je n'avais pas eus. Aucun d'entre eux ne vivait avec leur père biologique et plusieurs fumaient de l'herbe. Je m'intéressais à eux. Ils ont arrêté la drogue et excellaient dans les compétitions. Même si ces amitiés étaient positives pour chacun, elles ne duraient jamais plus d'un an car je ne savais pas comment maintenir des rapports étroits avec d'autres gars. J'étais manipulateur et jaloux du temps qu'ils pouvaient passer avec d'autres amis. Je croyais qu'ils me rejetaient quand ils fréquentaient d'autres personnes. Je devenais dépendant d'eux au plan émotionnel et cela sabotait justement les relations dont j'avais tant besoin.
Lorsque j’étais au collège, mon temps était pris par deux emplois et deux ou trois clubs universitaires plus un maximum de cours. Même si j’étais content d’avoir toutes ces responsabilités, cela ne me comblait pas. Les week-ends, je n'avais plus rien à faire et je me sentais seul. Je cherchais à remplir mon temps libre en me rendant un peu partout dans le comté. Un week-end en particulier, lorsque j'avais 19 ans, un congrès d'affaires avait lieu dans ma ville. Un candidat aux élections présidentielles était attendu et je comptais m'y rendre pour obtenir son autographe sur un magazine financier qu'il publiait de manière à le vendre aux enchères pour financer un des clubs auxquels je participais. Je n'ai pas pu trouver ce magazine chez mon marchand de journaux, sans doute d'autres avaient eu la même idée que moi. J'ai eu alors l'idée d'aller jusqu'à Santa-Monica (à environ 90 minutes de route) où je comptais acheter la revue dans une librairie ouverte jour et nuit mais je n'étais pas certain du chemin. Fallait-il tourner à droite ou à gauche? J'ai choisi la gauche. Je n'ai pas trouvé la librairie cette nuit-là. Mais j'ai trouvé une communauté gay, celle de West-Hollywood. C'était la première fois que je voyais deux hommes se tenir par la main. Ma première réaction a été d'éclater de rire. Mais ma deuxième réaction a été d'arrêter à une épicerie et de sortir de mon camion. J'ai marché le long des bars, des clubs de nuit, des restaurants et de librairies d'une autre sorte. Je me souviens encore très bien des hommes qui tentaient d'engager une conversation avec moi. Troublé, je ne me suis pas arrêté, je suis retourné à l'épicerie où j'avais laissé mon camion et je suis revenu à la maison.
Toute la semaine qui a suivi, j'étais très agité. Je n'en revenais pas de voir qu'il était si facile d'attirer l'attention des hommes. Du lundi au vendredi, j'allais à mon travail et à mes cours sans rencontrer d'amis masculins, mais dans cette ville-là, il était si facile de trouver quelqu'un qui me parle. Je me souvenais avoir vu un adolescent adossé à un mur qui semblait juste attendre. Je voulais retourner à cet endroit, lui parler et lui demander pourquoi il était là. J'avais beaucoup de questions à propos de sentiments et d'émotions que je n'avais jamais partagés avec quiconque. J'y suis retourné la semaine suivante. C'était Halloween.
Des milliers de personnes étaient là, déguisées dans des costumes sophistiqués. La foule était si nombreuse qu'on avait fermé la rue à la circulation. Cela devrait suffire à expliquer qu'il était à peu près impossible que je rencontre l'adolescent que je cherchais. Cette fois, j'ai parcouru les rues encore plus que la fois précédente. Je me souviens des compliments que plusieurs hommes m'ont faits. Même si j'étais très nerveux, j'étais flatté car je n'avais encore jamais reçu de tels compliments, surtout de la part d'un homme.
Comme il se faisait de plus en plus tard, j'ai décidé de revenir à la maison. Me rendant à mon camion, j'ai remarqué un gars assis seul habillé d'un uniforme de collégienne. J'ai pensé qu'il s'agissait d'un prostitué que personne n'avait sollicité. J'ai décidé de lui demander pourquoi il était comme ça, pourquoi il était gay. J'ai rapidement découvert qu'il ne s'agissait pas d'un prostitué; il attendait tout simplement quelqu'un. Nous n'avons pas pu parler longtemps car ses amis sont venus le chercher. Il m'a donné son numéro de téléphone pour répondre à mes questions.
Je l'ai appelé. J'ai appris qu'il avait dix ans de plus que moi, qu'il travaillait comme professeur-remplaçant et vivait chez sa mère. Je lui ai fait part de mes questionnements. En dépit du fait qu'il m'ait découragé initialement de faire quoi que ce soit physiquement, nous nous sommes mis d'accord pour nous rencontrer quelques semaines plus tard dans un hôtel de Hollywood. C'était un vendredi 13 que j'ai perdu ma virginité avec lui. Je me rappelle que dès qu'il a commencé, ça m'a semblé contre nature et désagréable. Je me suis dit que ça n'allait pas et que ça ne me satisfaisait pas. Il y a deux ans, j'avais décidé de ne plus jamais pleurer car les hommes ne font pas cela. Le lendemain matin après l'avoir embrassé et lui avoir dit au revoir, je me suis effondré en larmes dès que je me suis éloigné. J'ai sangloté tout au long de mon voyage de retour. Je savais que j'étais responsable de la perte de quelque chose de précieux, mon innocence.
Peu de temps avant ces événements, j'avais parlé à la mère d'une de mes amies de ce que j'avais l'intention de faire. Elle m'avait dit qu'elle croyait que je le regretterais. Aussi après mon retour je lui ai raconté ce que j'avais fait. Elle m'a semblé indifférente, mais peut-être était-elle tout simplement déçue. Même si j'avais des remords intenses et déchirants, j'ai commencé à ressentir un certain soulagement. J'ai réalisé que depuis l'âge de 11 ans, j'avais eu des attirances envers des personnes de mon sexe. J'avais fantasmé et j'avais convoité. Maintenant après avoir passé aux actes, j'avais appris que ce n'était qu'une illusion. Cela ne me satisfaisait pas et ce n'était pas pour moi. J'étais fâché de m'être trompé pendant toutes ces années.
Mon amie m'a proposé d'aller avec elle à l'église le mercredi suivant. Au plan spirituel, je m'étais mis à lire des points de vue religieux divergents. Je me demandais si tous n'avaient pas une part de vérité. Je lisais beaucoup de livres religieux comme les écritures de Confucius, le Coran, la Bible satanique et j'étais très intéressé par l'étude de l'astrologie. Un homme à Hollywood-West m'a même montré des chants bouddhistes. Mais je les trouvais difficiles à prononcer. Cette invitation pour une rencontre en semaine à l'église me semblait une bonne idée surtout que c'était ce que devait faire un chrétien engagé. Aller plus souvent à l'église était un bon moyen de combler le vide dans ma vie, mais j'ai réalisé rapidement que j'avais besoin de plus de soutien.
Lorsque les week-ends arrivaient, je redevenais seul. Le danger et la tentation étaient que je connaissais désormais un endroit où je pouvais trouver l'attention, l'affirmation et l'affection dont j'avais désespérément besoin. Bien que j'avais compris que l'homosexualité ne pouvait combler mes besoins, j'avais le sentiment que d'avoir un peu d'attention était mieux que rien. Une semaine avant Noël je suis retourné dans les rues de cette communauté gay. J'ai rencontré plusieurs hommes de mon âge et d'autres plus âgés qui se sont intéressés à moi. Bien que j'avais pris la décision de ne pas consacrer mon temps à la sexualité, c'est ce qui arrivait quand même.
Les choses allaient de mal en pis. Je me souviens qu'une fois je me trouvais dans une maison cossue de Hollywood-Hills. C'était un matin. Je ne pouvais quitter la pièce dans laquelle j'étais avant la fin du tournage d'un film porno gay dans la piscine à l'extérieur. On m'a demandé si je serais prêt à y participer moyennant finance. J'ai refusé mais qui sait jusqu'où j'aurais pu aller, ma volonté devenant de plus en plus faible. Une autre fois, j'ai fumé de la marijuana. Il me semblait évident que mes valeurs et ma capacité à dire non devenaient de plus en plus faibles, car peu de temps auparavant, c'était moi qui aidais mes amis du collège à arrêter de fumer de l'herbe.
Ma vie allait de mal en pis et je me retrouvais dans des situations dangereuses sans que mes parents le sachent. Mais Dieu avait un plan. Il était fidèle et ne permettrait que je sois tenté sans qu'il me prépare le moyen d'en sortir. Malgré ma double vie, je tentais de continuer à bien agir à la maison, y compris aller à l'église. Mais certains dimanches je sanglotais durant le service. Certains proches devaient se dire que j'étais en train de perdre la partie.
Une chose que je faisais régulièrement depuis l'âge de 17 ans était de donner mon sang. J'étais presque rendu à donner un gallon. Un jour j'ai demandé à une amie de m'accompagner. Elle m'attendait alors que je répondais au questionnaire sur mes antécédents médicaux et ma vie sexuelle. On voulait savoir si mon sang pouvait infecter la personne qui le recevrait. Une des questions pour les donateurs masculins était s'ils avaient eu des relations sexuelles avec un homme depuis 1977. C'était pour le SIDA. J'ai dit à l’infirmière que j'avais des questions sur le formulaire et elle m'a référé à sa supérieure. L'infirmière-chef a insisté beaucoup sur l'importance de cette question à propos des relations homosexuelles. Elle voulait une réponse de ma part. Bien qu'hésitant, j'ai répondu par l'affirmative. L'infirmière m'a dit que je ne pouvais alors donner du sang. Je lui ai dit "J’ai beaucoup d'autres questions". Elle m'a répondu que je devais aller au département de santé communautaire. "Nous pourrons vous aider là-bas". J'étais désorienté. Je me suis dirigé vers la réception en disant à mon amie que nous devions partir maintenant. Comme je m'approchais de la porte vitrée, j'ai perdu connaissance et ma tête a frappé la porte [faisant retentir la sonnette]. Je me suis écroulé sur les chaises. On m'a raconté que je me suis réveillé quelques minutes plus tard. C'est la première fois que je m'évanouissais. Je suis revenu à moi pendant que l'infirmière-chef prenait ma tension artérielle. Les gens qui m'entouraient se demandaient combien de sang on m'avait pris (même si on ne m'avait pris qu'une goutte au bout du doigt). Je pleurais et nous sommes allés dans une autre salle à l'écart pour parler. Deux choses sont arrivées à ce moment-là. Premièrement, il est devenu clair pour moi que j'avais perdu le contrôle de ma vie. Deuxièmement, l'infirmière-chef s'est mise à s'apitoyer sur moi. Il s'est avéré qu'elle était chrétienne et elle m'a dit les mots les plus doux qu'on peut entendre dans une telle situation: "Je vais tenter de vous aider". Elle ne savait pas comment m'aider, mais elle a communiqué avec son pasteur qui lui a parlé d'un ministère local pour aider les gens qui veulent résoudre les questions qui les mènent à l'homosexualité. Quand elle m'a envoyé le message avec les informations sur le ministère, je n'ai pas appelé tout de suite.
A ce moment-là, je commençais à me sentir désespéré. J'envisageais souvent de déménager à Hollywood pensant que les choses n'allaient jamais changer. Mais elle m'a appelé encore une fois. Cette fois, j'ai appelé les responsables du ministère et j'ai parlé au pasteur. Christ l'avait aidé à surmonter l'homosexualité 15 ans plus tôt. J'ai accepté de commencer à le rencontrer et à prier avec lui. Il m'a donné des réponses spirituelles et raisonnables aux questions que je me posais. J'ai commencé à mettre ma foi en Dieu qui pouvait me guérir de mes blessures de manière à ce que je ne retombe pas dans mon comportement passé. Bien qu'au cours des mois suivants, il me soit arrivé de trébucher et de chuter pendant les temps de solitude, Dieu m'a soutenu et m'a donné la grâce de ne pas renoncer. Il a cru en une bien meilleure vie pour moi. Il savait qu'avec Lui il n'y a rien de trop difficile pour moi. En fait, je crois maintenant que Dieu se plaît à accomplir des choses que l'homme considère impossibles. Mon expérience de l'homosexualité n'a duré qu'une année. J'ai eu de la chance de ne pas voir endossé une fausse identité. Ma vie est devenue pitoyable à 19 ans. Mais progressivement j'ai commencé à avoir des amitiés masculines et à devenir très à l'aise avec les hommes. Mes désirs ont commencé à changer. Je n'ai plus eu de relations homosexuelles. Je me suis rapproché de ma famille. J'avais tant de colère envers mon père. Mais je lui ai pardonné et toute mon animosité envers lui a complètement disparu. Ma famille n'est pas parfaite, mais mon père s'est vraiment amélioré en tant que père et que mari. Nous sommes plus proches aujourd'hui que jamais et mes parents me soutiennent beaucoup.
Bien que je sois devenu adulte dans une famille où l'influence des femmes était forte, c'est vers 20 ans que je me suis senti à l'aise en tant qu'homme. Je suis éternellement reconnaissant de ce que Dieu m'ait racheté. Par la grâce de Dieu, je ne suis pas retombé dans les fantasmes, la pornographie et les comportements homosexuels. Mes amis sont presque tous des hommes maintenant et je suis maintenant aussi intéressé par l'hétérosexualité que je l'étais par l'homosexualité. Bien que je lutte encore par moment contre l'insécurité ou l'envie, je grandis toujours.
La bénédiction la plus grande que Dieu m'a donnée n'est pas l'hétérosexualité. Il s’agit de quelque chose de beaucoup plus grand : Dieu s'est révélé à moi. Le Dieu, en qui j'ai mis une foi naïve enfant, m'est resté fidèle quand, adolescent, je suis devenu infidèle. Lorsque que j'ai commencé à croire que Dieu pourrait guérir ma sexualité, Dieu avait quelque chose d'encore meilleur pour moi en réserve que juste l'hétérosexualité. Il voulait se révéler à moi pour que je Le connaisse. Il voulait que j'aie une relation avec lui encore plus que je ne sois hétérosexuel ou que je n'aie une petite amie. J'ai appris que mon histoire n'est pas simplement celle d'un adolescent qui a des problèmes avec la sexualité et qui résout ces questions étapes par étapes. J'ai appris que mon histoire n'est pas vraiment la mienne. Ce qui est plus remarquable est que Dieu m'a montré à ne faire confiance qu’au Seigneur Jésus-Christ. Il m'a fourni tout ce que j'avais besoin pour réussir. Je veux témoigner de ce Père affectueux qui est patient et qui ne veut qu'aucun ne périsse, mais que chacun puisse parvenir au repentir. Quand j'ai reconsacré ma vie au Seigneur Jésus-Christ il a fait plus que rendre possible pour moi l'hétérosexualité. Il m'a rendu propre et immaculé, sans culpabilité. Dieu m'a mis à part et m'a enseigné beaucoup de choses. L'Esprit-Saint est en moi et m'a donné la paix, la joie et la capacité d'aimer profondément d'une manière pure. Je suis seulement un exemple de plus de ce que le Seigneur Jésus-Christ peut faire dans la vie de quelqu’un. Laissez-moi vous poser une question: Y a-t-il quelque chose d’impossible à Dieu ?